dimanche 4 octobre 2020

La fin d'une Nième civilisation?

Vendredi 25 Septembre 2020, un moment de réjouissance et de franche camaraderie se prépare. Une fine équipe qui se connaît depuis 17 ans, Christophe, Philipp, Françis, Eric, se retrouvent pour assembler leur grand réseau modulaire du Gothard en N. Déjà auteurs d’un premier réseau des 4 saisons, nos compères n’en sont pas à leur coup d’essai et l’optimisme règne en maître. 

C’est bien connu, un beau week-end commence toujours par un bel apéritif et c’est avec l’enthousiasme qui nous caractérise que nous trinquons à notre dernière amélioration du réseau.



Nous avons travaillé durant les années 2019 et 2020 pour installer de multiples feux de signalisation, relié à un générateur de freinage, qui permet aux trains de s’arrêter progressivement devant les feux rouges. Nous avons dû revoir tout nos blocs, installer des détecteurs Infra-Rouge, combinés à des interrupteurs reed sous la voie, ainsi qu’un feeder, pour assurer un fonctionnement irréprochable en exposition. Nous avons aussi raccourcis nos interfaces, qui ne comportent plus que de l’électronique et des courbes de la voie permettant de se connecter au show box suivant. Plusieurs centaines de soudures ont été faites durant ces 10 derniers mois, sur les 23 parties distinctes de notre réseau modulaire.

C’est la troisième évolution du réseau, autant mécanique qu’électronique, depuis le début de sa construction en 2009.

La première version avait de nombreux hélicoïdaux pour positionner chaque show box à une altitude différente, correspondant à sa position sur les rampes du Gothard. Un système de bloc par détection reed arrêtait les trains dans les interfaces hélicoïdales. Nos cher, très cher, petits trains, devenus de plus en plus réalistes, les machines tractant de moins en moins bien et du coup, des wagons de plus en plus léger, étaient propice à plus de déraillement. Les hélicoïdaux représentant presque 70% du réseau, on ne voyait presque plus les trains passer, quand ils ne déraillaient pas dans les hélicoïdaux. Un comble pour un réseau d’exposition!

La deuxième version a remplacé les hélicoïdaux par des interfaces parfaitement plates et suffisamment longues pour ne pas voir s’arrêter abruptement les trains dans les blocs. Ce fut un relatif succès bien que subsistait encore quelques déraillements aux jonctions des différentes parties du réseau ainsi que quelques aimants ne déclenchant pas les reed libérant  le bloc précédent, avec pour conséquence un arrêt progressif de tous les trains sur le réseau. C’était tout de même une belle amélioration au niveau de la circulation.

 La troisième version a intégré des arrêts progressifs devant les feux rouges, sur les show box eux même, de manière à pouvoir voir les trains, même à l’arrêt. Des feux avancés viennent aussi embellir le réseau. Chaque modification ayant été testé unitairement, nous avions bel espoir quant à sa fonctionnalité lorsque toutes les parties du réseau seraient branchées.



Samedi 26 Septembre 2020 au matin, nous prenons possession d’une salle qui a été réservée dans un petit village de la Vallée de Joux, à l’Abbaye, ou les prix ne sont pas encore devenu prohibitif pour tuer toute vie associative… Le réseau, modifié pour faire un grand U de 13m x 8m, permet sont installation dans une salle plus réduite.

Les différentes modifications mécaniques réalisées tel qu’une nouvelle boucle de retournement au sud et un nouveau Show Box au Nord, nous obligent à modifier un certain nombre de pieds. Nous constatons aussi que plusieurs jonctions, pourtant collées à la colle à deux composants se sont décollées ainsi que plusieurs soudures de rails qui ce sont dessoudées. C’est tout le problème du bois qui prend l’humidité ou qui sèche et donc se déforme. De même que les rails qui se dilatent ou se rétractent pendant le transport en véhicule. Sans parler des vibrations de la route. Et puis avec toutes ces modifications électroniques, nous avons un peu oublié qu’il y avait des dizaines de vis à serrer pour assembler tout ça et… surprise, il nous en manque une bonne vingtaine qu’il faudra trouver chez le quincaillier au village voisin du Sentier.

 Bref, à la fin de la journée, le réseau est enfin monté mécaniquement. Mais l’électronique n’était toujours pas testée!


Ce n’est pas grave! Bien que fatigué après cette journée intensive, notre optimisme débordant nous empêche de voir la vie ne serait-ce qu’en gris. Une belle soirée pleine de bon moment nous attend et l’esprit du ptitrain est indestructible! C’est bien connu :-)

Dimanche 27 Septembre 2020 au matin, nous attaquons les tests de fonctionnement du réseau. Branchement par zone de bloc, au fur et à mesure. Nous allons trouver une dizaine de panne, principalement des branchements dans des sucres qui ne sont pas fait correctement et deux Infra-Rouge qui ne fonctionne plus… Nous devons aussi câbler le deuxième coin nous permettant l’assemblage en U.

A midi tous les blocs fonctionnent, courage…  

Début d’après-midi un premier train commence à rouler mais il y a encore des zones qui ne s’alimentent pas correctement. Encore des fils qui ce sont dé-soudés ou qui n’ont pas été reliés au nouveau bloc. Et puis le train déraille encore sur quelques jonctions qui fonctionnait pourtant lors de la précédente exposition… Et pour couronner le tout, les modules électronique de retournement, tout neuf et fraîchement acquis ne fonctionne pas! Problème de compatibilité avec certaines centrales digitales selon quelques expérience relatés sur le net...

 

Finalement en fin d’après-midi, le réseau fonctionne et il faut bien reconnaître que c’est assez beau de voir ce train ralentir devant les feux et de voir la signalisation évoluer en cours d’exploitation.

Cependant, le bilan global et très mitigé et force est de constaté que notre réseau ne vieilli pas bien. Nous avons décidé de faire une dernière exposition en 2021 pour exploiter au moins une fois ces nouveaux blocs puis ce sera l’arrêt définitif de ce beau projet qui aura duré 12 ans tout de même :-)


Si nous devions faire une conclusion abrupte, ce serait: Trop grand. Trop compliqué. Trop libre! C’est un paradoxe mais nous ne nous étions fixé presque aucune règle pour ne pas limiter la créativité qui fait le bonheur de tout modéliste, sinon, pourquoi faire du ptitrain?

Mais, c’est cette presque total liberté qui nous a conduit à modifier et complexifié notre réseau pour en palier les défauts de conception. De là à faire un parallèle avec notre société, dont nous somme une partie constituante, il n’y a qu’un pas! La fin du réseau du Gothard en N, comme un révélateur de la fin d’une Nième civilisation?

L’épilogue de cette deuxième aventure ne peut être une fin, car l’être humain est programmé génétiquement pour avancer, quoi qu’il arrive. Nous avons donc déjà un nouveau projet en tête. Petit, simple et contraint ;-)

A bientôt pour de nouvelles aventures!




mardi 28 avril 2020

Début du décor sur Obere Meienreussbrücke

Profitons de quelques jours où il est fortement recommandé de rester à la maison… j'ai un peu avancé le décor de mon segment Obere Meienreussbrücke.

Préparation d'entrées de tunnels et de murs de soutènement dans du polystyrène

Mise en place entrée de tunnel (Obere Entschigtal-Galerie), du mur de soutènement ainsi que de la première structure du décor

Premières formes pour la gorge de la Meienreuss

Vue depuis l'obere Entschigtal-Galerie en direction du tunnel de Maienkreuz

Vision du mécanicien en sortant du tunnel de Leggistein avant de s'engager sur l'obere Meienreussbrücke. En face le portail du tunnel de Maienkreuz et on devine au fond l'entrée de l'obere Entschigtal-Galerie

Le portail sud du Maienkreuztunnel (78m en réalité... très raccourci chez moi) est taillé directement dans la roche, sans habillage

vendredi 20 décembre 2019

Implémentation du bloc

Après notre rencontre d'avril où nous avons beaucoup réfléchi au bloc et un peu testé...

Eric a dessiné et fait faire une petite platine pour le montage des deux relais nécessaires à l'extension de notre système de bloc.

L'un des relais sert à allumer le signal en fonction de la position du bloc et l'autre à basculer le courant DCC/freinage après le passage du train sur l'IR.

Pour systématiser le câblage, j'ai dessiné un plan de câblage pour chaque segment, ici par exemple celui de Kerstelenbach. Au-dessus du segment symbolique sont représentés les feeders avec le courant traction, de freinage et le courant continu pour le fonctionnement du bloc. Au-dessous, les connections avec le SUB-D pour l'alimentation de la voie dans les blocs et la transmission des différents signaux.

Ce segment est équipé d'un bloc. L'IR par contre est sur l'interface précédente (voir photo plus bas) et relié par les câbles 7 et 8 de la SUB-D femelle; le reed qui met le bloc au rouge se trouve sur le segment suivant et relié au bloc par le fil 7 de la SUB-D mâle. Ainsi ce ne sont pas toujours les mêmes pôles qui sont utilisés, mais avec un plan de câblage systématique, il sera plus facile de détecter les inévitables fautes... et le montage sera lui très simple! (il fallait quand même que quelque chose devienne plus simple).

Il ne restait donc plus qu'à commander les infra-rouges chez JoKa elektronic, les souder... merci Eric pour ta patience; adapter les interfaces et se mettre au travail pour implémenter tout ça.



Nous nous sommes donc retrouvés pour nous atteler à la tâche, soit tous ensemble soit deux par deux... comme d'habitude très concentrés sur le travail:



Quelques exemples de montages des blocs:

Sur le segment Kerstelenbach dont le plan est présenté ci-dessus, le bloc a pris sa place sous le décor. 

On reconnaît le bloc de base analogique avec les trois led et les boutons pour la commande manuelle, et l'extension posée à gauche. Les différents câbles mênent soit sur le module, soit sur les connexions.


Interface Intschi-Kerstelenbach avec bloc dans le sens Nord-Sud (droite-gauche sur l'image). L'IR1 est relié au bloc, il a pour fonction de basculer sur le courant de freinage quand le train passe dessus et que le bloc est au rouge. Le train ralentira et s'arrêtera sur le segment intschi. L'IR2 à droite est relié au bloc du segment Kerstelenbach. Le bloc lui-même est installé dans le segment Kerstelenbach (image précédente)

Cet autre exemple montre une interface sans module de bloc, mais équipée de 3 capteurs. Il s'agit de l'interface entre Rohrbach et le nouveau segment en construction Obere Meienreussbrücke (OMB). Le reed R1 a pour fonction de mettre au rouge le bloc Nord-Sud sur le segment OMB. Le reed R2 met au rouge le bloc (purement analogique) de l'angle et l'IR sert à basculer sur le courant de freinage pour le bloc Sud-Nord d'OMB. A noter que le bloc entre l'angle et OMB dans le sens Sud-Nord est très court. De ce fait, il est possible qu'un train occupe deux blocs (la tête du train a passé sur l'IR, mais R2 n'a pas encore été activé). Ce n'est absolument pas grave: le bloc avant l'angle n'est simplement pas encore libéré.

Sur un segment en construction, c'est plus facile de poser proprement les blocs, toute la place est encore disponible. Sur Obere Meienreussbrücke, il y a un bloc dans chaque sens. Comme le segment est en construction, les signaux ne sont pas encore posés, mais les sucres (1 x 3 pôles, 1x 4 pôles) préparés pour les connecter. Quand je vois tous ces câbles, j'espère quand même qu'il n'y a pas d'erreur dans le plan ou dans la mise en oeuvre...

Mais une erreur, nous en avons quand même fait une: nous avons commandé des câbles SUB-D 9 pôles mâle-mâle... il a donc fallu improviser avec les fiches femelles que nous utilisions jusqu'à présent et y enficher les câbles 1 à 1...








lundi 9 décembre 2019

Obere Meienreussbrücke

Pour un nouveau segment de notre réseau, j'ai construit le pont supérieur sur la Meienreuss qui se situe au-dessus de Wassen. Il s'agit d'un pont en arche en béton avec habillage partiel en pierre. Il a la particularité d'être de biais par rapport à l'axe de la voie, ce qui a rendu la conception du modèle un peu plus compliquée...

La voici en image:

Découpe des faces

Pose du tablier (puis d'autres pièces de liaison entre les faces)


L'habillage des arches ne fut pas facile en raison de la forme du pont. On voit bien sur cette photo la construction en biais


Vu générale avant habillage

Habillage en pâte à modeler

Habillage terminé

Mis en situation dans le nouveau segment

lundi 29 avril 2019

Week-end de conception...

Concevoir c'est créer, et pour être créatif, il faut avant tout se mettre dans une atmosphère propice à la création...



Le week-end peut démarrer... nous ne sommes que trois, mais serons efficace

Petite mise en bouche




Une grillade le vendredi soir, accompagnée de vin comme il se doit, et pour finir, le whisky du capitaine Haddock, du Loch Lomond (en fait pas vraiment, du Inchmoan de la distillerie Loch Lomond, mais on ne va pas chipoter)...


La suprise de la soirée:



Et le lendemain matin, quand enfin la machine veut bien redémarrer...

Il faut penser...

... étudier ...

... dessiner ...

... et câbler.


Test du principe du bloc:










OK, ça marche !


En même temps, nous voulions faire quelque chose de simple, non? Le câblage du truc, là, ça paraît pas si simple... Donc l'idée de génie: simplifier le câblage. A chaque interface, il ne doit y avoir que deux prises à brancher: un feeder à 6 pôles (courant traction, courant freinage, courant pour le bloc) et une SUB-D 9 pôles, avec un câblage variable en fonction  des besoins... Non, mais c'est simple je vous dit. Il y en a juste un qui va devoir planifier le câblage du tout...


Ah, et les interfaces. Je vous ai déjà parlé des interfaces? Non? si.... vous vous souvenez du plus petit module du monde? Il avait grandi et reçu deux hélicoïdales, puis avait été réduit... Quant aux autres interfaces, on les avait toutes applaties et allongées à 1m20 1m50... (oui, on s'est trompé). Eh bien, pour que les trains soient plus visibles, non seulement nous mettons les blocs en partie visible, mais nous raccourcissons les interfaces à une longueur de... euh... ben ... entre 40 et 80 cm?


Bref, chacun rentre chez lui avec du travail:



jeudi 7 mars 2019

Renaissance?

Oui cher lecteur, nous t'avons laissé en plan depuis bien trop longtemps. Et pourtant, il se passe encore des choses sur le projet du Gotthard. Francis et Eric vous parleront peut-être de gare, bientôt. Pour ma part, je préfère les ponts. J'en ai déjà commis quelques uns dans ma carrière de modélistes: Le viaduc de Boudry, un pont à arche métallique pour le module de transition été, le viaduc de Pianotondo, les ponts métalliques sur la Moesa et le pont en béton de la NBS sur la Murg.

Pourquoi s'arrêter en si bon chemin?

Sur la base des photos présentées sur ce blog en automne 2017 (!), quelques réflexions et mise en situation:


600m séparent les portails du tunnel de Leggistein et de la galerie de l'Entschigtal. Les comprimer sur 1m40, c'est un facteur de compression de 2.67... mais avec la compression sélective, il est possible de reproduire le caractère de l'endroit. Avec une compression minime du pont sur la Meienreuss, mais la section de voie ouverte nettement réduite.

Peut-être une idée de réalisation?



En tous les cas, les ingénieurs sont déjà au travail: voici les faces du pont: